1761-1875 Liste des Loges du Calvados

Le Calvados (1) fut doté de nombreuses Loges dont nous donnons ci-dessous le tableau chronologique :

1761 Les Cœurs sans FardCaen
1763La ConstanceBayeux
1764Saint-Guillaume (devenue la Victoire)Vire
1764Saint-Augustin de la Parfaite UnionFalaise
1765La Constante AmitiéCaen
1765L’Union et FraternitéCaen
1765L’Ardente MaçonneCaen
1767L’UnitéCaen
1769L'Etroite AmitiéHonfleur
1770Saint-Philippe de la ConcordeLisieux
1772Thémis(2)Caen
1773Les Frères ZélésIsigny
1780Les Coeurs sans Fard et la Constante AmitiéCaen
1781Les Cœurs sans Fin (3)Bayeux
1783La Constante FabertCaen
1786L'Union RuraleTroismonts
1786Saint-Charles de la Bonne UnionBayeux
1800La Constante AmitiéCaen
1805Le Berceau de Guillaume le ConquérantFalaise
1806L'Etroite AmitiéHonfleur
1808La ConcordeVire
1811Le Bon AccordPont L'Evêque
1813Les Amis IndivisiblesLisieux
1825Les Trinosophes NeustriensCaen
1839La Nouvelle AllianceCaen
1872Saint-Jean de la Réunion des Arts (4)Caen

Il convient d'ajouter à cette nomenclature celle des Ateliers qui, pour des causes diverses, ne purent faire régulariser leurs travaux. Ces Ateliers sont :

1774 La Vraie Union et Amitié ParfaiteCaen
1774L'Ardente MaçonneCaen
1786Les Cœurs UnisBayeux
1787L'Union de ThémisBayeux
1819La Franche AmitiéFalaise
1862Le Treize Écossais (5)Honfleur
1870L'Etoile de Deux PôlesTrouville
Loges de femmes dites d'adoption
1775Saint-LouisRégiment du Roi
(infanterie)

Source : Histoire de la Franc-Maçonnerie en Normandie - de LOUCELLES

 

Historique des Loges par de LOUCELLES

(1761) - Les Coeurs sans Fard.

Orient de Caen


Nous n'éprouvons aucun embarras à affirmer que cette Loge fut la première création de genre à l'O.·.(1) de Caen. L'obscurité qui entoure son origine a rendu notre tâche difficile : pendant longtemps, nous avons confondu entre elles les LL.·.(2) Coeurs Sans fard et Constante Amitié, et cette erreur s'explique par l'impossibilté où nous étions d'établir sérieusement la création de la première et aussi par la fusion qui paraît avoir eu lieu entre les deux AA.·.(3) ainsi que nous le verrons plus loin.

Ce chapitre était entièrement terminé lorsqu'un hasard heureux nous a fait retrouver l'origine distincte de la Loge doyenne de Caen.
La Loge des Coeurs sans Fard fut fondée le 8 mai 1764, reconstituée le 16 septembre 1766 par la G.·. L.·.(4) et enfin le 15 novembre 1773 par le G.·.O.·. (5) de France. Les fondateurs de cet At.·.(3) étaient les FF.·.(6) ROLLAND DE STE. MARIE, GUÉROU DE LA BIGNE, CHEVALIER DE LA CHAMBRE, GAUCHER DU MESLÉ, LE COQ DE BIÉVILLE, COLLET DES CÔTILS, LAMBERT DE CARMEL, L'HONORÉ DU FRESNE.

Le rôle de la première loge de Caen est assez effacé dans l'histoire de la maç.·.(7) de cet O.·.(1). Une deuxième loge se fonda, quatre ans seulement après la première, et à côté de celle-ci, sans qu'elle paraisse y avoir pris la moindre part. Elle maintient cependant son activité jusque vers 1780, époque où elle a du fusionner avec la Constante Amitié. Depuis cette date, les Coeurs sans fard n'ont jamais recouvré leur autonomie, bien que leur titre ait été de nouveau inscrit au calendrier du G.·.O.·.(5) depuis et pendant longtemps après la Révolution.

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(1765) - La Constante Amitié.

Orient de Caen


Nous avons sous les yeux le procès-verbal d'installation de cette Loge ; nous le donnons in-extenso, ci-dessous, en raison de l'originalité de la cérémonie par laquelle on installait à Paris une Loge qui devait travailler à Caen :

"L'an de la lumière 5765, le 13e j.·. du 7e m.·.(1) Nous, Vén M.·.(2) F.·. (3) LE LORRAIN, Maître de la Loge d'Aumont, F.·. PIRLET M.·.(4) de la L.·.(5) La Trinité ; F.·. LE ROY, M.·. de la L.·. Les Coeurs simples ; le F.·. LE LORRAIN représentant le F.·. MOET, Vén.·. M.·. de la L.·. du Secret, commissaires nommés par la Grande Loge de France, par délibération du 10 présent mois, à l'effet d'installer le F.·. PAULMIER, en qualité de Vén.·. le F.·. LE DAULT, en qualité de Premier Surv.·., le F.·. SAINT-MARTIN, en qualité de Second Surv.·.(6) d'une Loge établie à perpétuité dans la ville de Caen, sous le titre distinctif de la Constante Amitié, nous sommes, sur l'invitation du R.·. F.·.(7) ZAMBAULT, Secrétaire général de la Grande Loge, transportés dans la L.·. St Pierre et St Paul, de laquelle est Vén.·. ledit F.·. ZAMBAULT, où étant, et après les formalités en pareil cas requises, avons procédé aux dites installations, dont nous avons fait et rédigé le présent procès-verbal, fait triple en la dite L.·. sur les registres de la L.·. St Pierre et St Paul, sur celui destiné à la L.·. de la Constante Amitié, et sur le présent, destiné aux archives de la Grande Loge".

Quelques mois seulement après son installation, la L.·. (5) Constante Amitié fut chargée de remettre les constitutions accordées par la G.·. L.·. de France à une nouvelle Loge de l'O.·. de Caen, que nous retrouvons plus loin sous le titre Union et Fraternité. C'est le seul acte de la vie maç .·. (8) de la L.·. Constante Amitié qui soit parvenu jusqu'à nous ; depuis son installation, elle se dérobe à nos investigations, jusqu'à l'époque où nous retrouvons son titre accolé à celui des Coeurs Sans Fard.

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(1765) - L'Ardente Maçonne.

Orient de Caen


Nous avons trouvé dans ce qui reste des Archives de la G.·. L.·.(1) de France, une pl.·. (2) datée du 9e j.·. du 3e m.·.(3) 5765, par laquelle le F.·.(4) GOHIER D'AINGLEVILLE, Vén.·. M.·.(5) de cette Loge, faisait connaître que l'adresse de son At.·.(6) serait dorénavant fixée chez le F.·. LASSERAY, Grande-Rue de Saint-Jean, vis-à-vis la rue de Bernières. Il existait donc en 1765, et probablement avant, à l'O.·.(7) de Caen, une Loge sous le titre de l'Ardente Maç.·. Ceci ne saurait faire doute, mais alors, comment expliquer son absence sur tous les tableaux connus ?

Comment se fait-il qu'il n'en soit jamais fait mention dans les annales des Loges voisines et qu'elle n'ait jamais pris part aux travaux communs qui eurent quelquefois lieu à Caen ?

Nous laissons aux historiens futurs le soin de répondre à ces questions s'ils sont plus heureux que nous dans leurs recherches. Notre opinion personnelle est que l'Ardente Maçonne, propriété du F.·. (4) D'AINGLEVILLE, n'était à Caen que momentanément. II y avait, à cette époque, tant de FF.·. (4) dits maîtres de Loges, qui n'avaient de la maîtrise que le titre, qu'il n'y a rien d'étonnant dans cette situation. Ou le F.·. (4) D'AINGLEVILLE exerçait une profession nomade, et la L.·. (8) le suivait, ou il était sédentaire à Caen, et sa loge ..... c'était lui.

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(1765) - Union et Fraternité.

Orient de Caen

La création de cet Atelier est due au F.·.(1) LAMY DES VALLÉES Secrétaire de l'Intendance. Ce F.·.(1) avait, un des premiers, compris tout ce qu'il y avait d'abusif dans le système de la maîtrise inamovible ; dans sa demande en Constitution, il stipula son désir que la L.·.(2) Union et Fraternité fut rendue amovible, afin d'en écarter tout esprit de despotisme qui pourrait, peut-être, par la suite, s'y glisser et troubler l'ordre, l'union et la concorde qui doivent régner parmi les bons maçons.
L'installation de cet At.·.(3) eût lieu le 1er Février 1767, par les soins des FF.·.(1) PAULMIER et LEDAULT, de la Constante Amitié et L' HONORE DU FRESNE des Coeurs sans Fard.
La loge Union et Fraternité prit rang à la date du 12 Décembre 1765. Elle fut reconstituée le 9 Août 1773 par la Grande Loge de Clermont et, le 15 Novembre suivant, par le Grand-Orient de France. Elle ne comptait alors que 19 membres ; ce chiffre varia de la façon suivante :

1776, 11 membres.
1781, 19 id.
1784, 26 id.
1785 à 1791 stabilité à peu près complète.
1792, 35 membres, appartenant au commerce et à la bourgeoisie, parmi lesquels on rencontre plusieurs officiers ministériels.

La nature de son recrutement, en mettant la Loge à l'abri des premiers coups de la Révolution, explique comment elle a pu atteindre son apogée à l'époque où la Maç.·.(4) voyait s'écrouler successivement tous ses Temples. Le G.·.O.·.(5) ayant cessé ses Trav.·.(6) lui-même, aucun document ne lui est parvenu concernant la L.·. Union et Fraternité, postérieurement à 1792. Elle a du succomber vers 1793, car elle ne figure pas au nombre des AA.·.(7) en activité à la reprise des Trav.·. du G.·.O.·.(5)

Il ne nous reste de cette L.·. qu'un fait saillant : En 1784, la 3ème Loge de Caen fut une de celles qui firent le plus de démonstrations à l'occasion de la naissance du Dauphin de France. En informant le G.·. O.·.(5) de l'allégresse qui régnait dans son sein, elle l'informait des nombreuses aumônes qu'elle avait distribuées aux indigents "pour fêter cet événement".

La L.·.(2) Union et Fraternité avait, dès son origine, contracté la louable habitude de procéder en grande pompe, chaque année, à l'installation de ses officiers dignitaires; par ce moyen, elle attirait de nombreux visiteurs et leur donnait une haute idée de sa valeur maç.·. (4). De fort beaux discours étaient prononcés à cette occasion et copie en était adressée au G.·.O.·.(5) , où on les retrouve encore aujourd'hui.

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(1767) - L'Unité.

Orient de Caen

Cette Loge n'a figuré sur aucun des états que nous avons pu consulter, pas plus que sur le tableau où sont inscrites toutes celles qui correspondaient avec la G.·.L.·.(1) de France. Et cependant, son existence nous est révélée, en 1767, par une pl.·.(2) du F.·.(3) L'HONORÉ DU FRESNE, adressée à la Grande-Loge pour l'informer d'une démarche faite le 4 mars 1767, par lui, F.·. L'HONORÉ, avec deux membres de sa Loge et nombre de députés, qui s'étaient transportés au lieu de la L.·.(4) Unité, à l'effet de s'entendre sur l'organisation d'une Loge mère. Il ne fut pas donné suite à ce projet.

Ce fait amène plusieurs réflexions. D'abord c'est au milieu d'une Loge complètement inconnue jusqu'à cette époque que se débat une question capitale : faut-il en conclure qu'elle était la plus ancienne de l'O.·.(5) ? Nous ne le pensons pas ; il nous parait plus vraisemblable d'admettre que L'Unité; vivait en dehors du centre commun, et que la démarche des autres Loges avait surtout pour but de la faire participer à la création et aux avantages d'une Loge Mère dans l'O.·. de Caen.

Les faits de cette nature se présentent si fréquemment sous nos yeux qu'ils ne sauraient nous étonner ; nous n'y prendrions plus garde si nous n'avions en vue de prévenir des appréciations qui, n'étant pas éclairées par l'expérience, s'écarteraient quelquefois trop de la vérité.

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(1767) - Thémis.

Orient de Caen


Tel est le titre distinctif de la Loge actuelle de Caen. Ce vaillant At.·.(1) est en activité dans cet O.·.(2) depuis plus d'un siècle. Son histoire a été retracée, à l'occasion de son centenaire, en 1872 ; nous la donnons ci dessous, telle qu'elle est sortie de la plume compétente de notre T.·. C.·. et si digne F.·.(3) BOUET. Le procès verbal du centenaire de Thémis n'ayant été tiré qu'à un nombre restreint d'exemplaires, il nous paraît urgent d'en reproduire ici la partie historique ; nos lecteurs y gagneront et nous aurons prouvé à la R.·. L.·.(4) de Caen toute la sympathie qui nous anime pour elle.

Ceci dit, je cède la plume au F.·. BOUET :
"Ainsi que je vous l'ai dit en commençant, je n'ai pas à vous faire un discours sur la création de la Maçonn.·.(5) mon rôle est plus modeste, et je viens comme Orat.·. de Thémis vous retracer à grands traits les principales phases de son existence. Pour accomplir ce travail, j'ai dû compulser les livres d'or de notre At.·. , et c'est avec le respect dû à nos devanciers que j'ai entrepris la lecture de ces pages où sont transcrits leurs Trav.·.(6) Maçonn.·., tout en regrettant qu'une voix plus autorisée que la mienne ne soit appelée à vous en donner le résumé ; car à mon insuffisance, je n'ai pu suppléer que par la bonne volonté, et peut-être trouverez vous mes FF.·.(7) que ce n'est pas assez, lorsqu'il s'agit de faire le précis historique d'une L.·.(8) qui a compté parmi ses membres tant de maçons distingués ; aussi dois-je commencer par demander toute votre indulgence.

J'ai pensé, mes FF.·. ! pour faciliter le travail dont j'ai été chargé, pouvoir diviser notre histoire en trois époques

La première. commence en 1772, année de notre création, et va jusqu'en 1815.
La seconde embrasse la période comprise entre 1815 et 1848.
La troisième est celle qui partant de cette dernière année, s'arrête à nos jours.


"Ceci dit, je remonte au 10 juillet 1772, c'est-à-dire il y a cent ans, jour où notre L.·. fut fondée sous son nom de Saint-Jean de Thémis."
Les noms des fondateurs sont chers à notre At.·.(1) et chacun doit en conserver Ie souvenir avec reconnaissance, car ce sont les chefs de notre grande famille; de celle dont j'ai à vous raconter l'histoire séculaire.
"Il a fallu, pour retrouver cette liste, s'adresser au Secrét.·.(2) du G.·. O.·.(3) qui a bien voulu nous communiquer toutes les pièces qui constituent nos archives et j'ai trouvé sur le premier tableau , qui porte la date de 1785 avec la mention de membre né, les FF.·.(4) : DUFAY DE BEAULIEU, GEFFRAY DESPORTES, DE ROSNY, RENOUF, LACOUDRAYE, LE DANOIS, DUVIVIER, LETELLIER DE VAUVILLE, LENTREIGNE, MARESCOT, DE CHANTELOUP, DAUCHIN, DE BURQUEFER, SEVESTRE DE PRECOURT, FRAFFEY, SEVESTRE DE MONTENAYE, DAIGREMONT, DE SAINT EBREMONT, DE PRESMESNIL, BENARD, GAUCHER, BLIN, BOISARD, MATRIAS et LE BRUN, et encore cette liste n'est-elle composée que des membres en activité, treize ans après la fondation de la L.·.(5) Installée au moment où la Maçonn.·. française se constituait un centre commun sous le nom de G.·. L.·. Nationale(6) puis de G.·. O.·. de France, notre L.·. est une des premières qui ait reconnu son autorité et travaillé sous ses auspices : aussi notre fête séculaire a-t-elle cela de particulier qu'elle correspond avec le centenaire du G.·. O.·., créé à la même époque par les dissidents de la G.·. L.·. sous la présidence du duc de LUXEMBOURG, substitut du G.·. M.·.(7) PHILIPPE D'ORLEANS.

"Le premier tableau général de 1773, Ia porte au nombre des LL.·. régulières, et son député, le F.·. PYRON, était l'un des officiers de la chambre des provinces dans laquelle il remplissait les fonctions de secrétaire ! "
"Il m'est difficile de vous donner des détails précis sur les premières années. les archives et les livres d'Archit.·.(8) de 1772 à 1785 ayant été perdus en 1789 ; un compte rendu de recherches faites en 1808 pour les retrouver, constate qu'à cette époque ils n'existaient plus ; mais par une planche trouvée dans celles envoyées en communication par le G.·. O.·., nous avons la preuve que l'At.·. reçut immédiatement après sa fondation, des constitutions d'une autorité Maçonn.·.(9) que nous ne connaissons pas, il est vrai, car lorsque le 26 août 1773, les FF.·. PYRON et CASTAINGS vinrent remettre à la L.·. les statuts et règlements, ces constitutions leur furent remIses sous la promesse qu'il en serait envoyé d'autres en échange, ce qui eut lieu en novembre 1773 ; mais nos recherches pour retrouver les anciennes n'ont eu aucun résultat."

"Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de décider maintenant si nous avons une existence antérieure à la date du 10 juillet 1772, et si c'était une création ou simplement la reconstitution d'un At.·., ayant fonctionné régulièrement, puis désorganisé pour des motifs qui ne nous sont pas connus, comme certains indices pourraient le faire supposer, mais nous manquons de preuves certaines, les premières planches conservées ne portant pas de dates antérieures à l'année 1772."
"Quant aux officiers auxquels furent confiés les maillets lors de la fondalion de la L.·. il n'y a pas de certitude absolue ; mais il est probable que le F.·. DEAULIEU qui en mai 1773 était Vén.·.(10) les FF.·. DE ROST et RENOUF-LACOUDRAYE 1er et 2e Surv.·. et GEFFRAY DESPORTES Secrét.·. étaient bien ceux qui avaient été nommés à ces fonctions lors de la première élection."
"Ce n'est. qu'à partir du 2 avril 1785 que commence la série des procès-verbaux qui sont parvenus jusqu'à nous. A cette époque les réunions avaient lieu dans une maison située dans le quartier Saint-Julien, mais dès le 15 juin on s'y préoccupe de trouver un nouveau local ; l'ancienne église des Croisiers paraît convenable et un accord survint entre la L.·. et le propriétaire qui était membre de l'At.·. mais des diflicultés imprévues s'élèvent et ce projet est bientôt abandonné. Des fêtes de table et les cérémonies funèbres avaient lieu au Château et à ces tenues il y avait toujours des députations des autres LL.·. de la ville, avec lesquelles Thémis entretenait les relations les plus fraternelles."

"La lecture des procès verbaux de cette époque est attachante et très instructive, et par la rédaction de ces planches, trop succintes hélas nous apprenons que les maçons avaient apporté dans leurs relations une urbanité et un dévouement fraternel, qui rendaient. toujours attrayantes leurs réunions Maçonn.·., et qu'ils apportaient le plus grand soin dans le choix de ceux qui leur adressaient des demandes en initiation, car ce n'était qu'après avoir subi trois fois les épreuves du scrutin secret que Ie postulant était admis ; d'un autre côté leur discipline était sévère, et elle les suivait même dans la vie civile ; nous en avons pour exemple un F.·. dont l'augmentation de gages était décidée, qui s'est vu ajourné à un an pour avoir plaidé contre un Maçon, sans en avoir référé à l'At.·. et ce F.·. devenu plus tard un des Vén.·. les plus distingués de la L.·. se soumit à sa décision et subit sans se plaindre la peine disciplinaire qui lui fut infligée".
"Les demandes de changement de local qui avaient été faites plusieurs fois déjà, furent de nouveau mises à l'étude, et il fut fait un accord entre les Coeurs-sans-Fard, pour partager leur temple qui était celui où nous sommes aujourd'hui, et Thémis s'y installa le 7 juin 1788."

"Les réunions étaient alors très fréquentes ; mais bientôt elles se ressentirent des événements ; on devine que l'inquiétude gagne les esprits et que l'horizon politique s'assombrit, car en effet la révolution approche et s'il y a eu dix neuf tenues en 1785, on n'en trouve plus que 5 en 1792, puis le livre est muet sans que rien dans les proçès verbaux fasse supposer que l'At.·. va se disperser. Les membres qui en faisaient partie à ce moment appartenaient à la noblesse et aux premières familles de la contrée, et beaucoup frappées par les édits de proscription durent quitter le pays. J'ai lu avec soin la dernière planche de 1792, c'est une tenue ordinaire, remplie par l'installation des officiers, deux réceptions au premier grade et un banquet ; donc la décision par laquelle la L.·. a cessé de se réunir a dû être prise en dehors du Temple."
" Les Trav.·. furent interrompus pendant un laps de temps assez long, puisque ce ne fut qu'en 1801 (30 floréal), que la réouverture de la L.·. eut lieu sous la présidence du F.·. DAIGREMONT et d'officiers nommés provisoirement. Les rapports avec le G.·. O.·. furent rétablis et les réceptions ainsi que les affiliations devinrent si nombreuses que l'At.·. fut convoqué vingt fois en 1802 pour faire face à ces demandes.

" Aussi Thémis se reconstitua-t-elle promptement, et une ère nouvelle s'ouvrit pour la Maçonn.·. dans notre ville. La protection dont le gouvernement impérial couvrait notre ordre porta ses fruits ; les hauts fonctionnaires, les magistrats et les militaires formaient la majorité des membres qui garnissaient les colonnes de son temple, l'éloquence débordait dans les discours qui étaient prononcés dans son sein, et Thémis arriva à son apogée sous le vénéralat du F.·. CHANTEREYNE, s'en faire le plus bel éloge, " et il était aidé par les FF.·. SAUVAGE, BAYEUX, et SIMON qui gratifiaient l'At.·. de morceaux.·. c'archit.·. dépeints sous les couleurs les plus brillantes : l'activité Maçonn.·. est complète et l'on sent qu'une main ferme et intelligente tient le maillet de l'Orient. En effet le Chap.·.(12) est créé en décembre 1802 ; peu de temps après une députation va installer à Falaise, la L.·. le Berceau de Guillaume (1806). Les fêtes sont pleines d'ardeur et de magnificence, et toujours elles sont honorées de visiteurs qui viennent par leur présence rendre hommage à la façon distinguée dont les Trav.·. y sont conduits. A l'une, c'est le général DECAEN qui est nommé associé libre (1802), à une autre, c'est le général LEVAL, que l'At.·. acclame pour son Vén.·. d'honneur et qu'il place moralement à l'Orient dans les procès verbaux de ses tenues (1808). Rien ne paraît oublié et lorsqu'un F.·. s'est illustré dans la vie civile, ses actes sont applaudis chaleureusement dans le temple : tel est le F.·. DESMORTREUX, qui reçoit les éloges les plus vifs, pour avoir, en courant le risque de perdre sa position d'avoir arraché à l'échafaud un malheureux innocent (1802)
" Nous sommes arrivés à l'année 1808 et à ce moment là, la Constante-Amitié, obligée de quitter le local où se tenaient ses séances, demande à se réunir dorénavant dans le temple de Thémis, cette autorisation qui tend à resserrer les liens de l'amitié qui unissaient les deux LL.·. lui fut accordée à l'unanimité.
" Mais cette heure de gloire et de prospérité s'arrête, et en 1815 après quelques années de langueur, les préoccupations politiques l'emportent encore une seconde fois, car l'étranger foule le sol français et nous sommes vaincus à Waterloo.
J'arrête à cette date néfaste la première période que je me suis tracée Commencée à la veille d'une révolution, elle se termine au lendemain d'un désastre.

"La seconde partie de mon récit commence en une époque bien triste pour nous comme Français et comme Maçons.
Les armées alliées occupent notre pays et les Trav.·.(1) maçonniques sont abandonnés. Il faut arriver à l'année 1819 pour trouver des éléments sérieux d'une réorganisation, mais alors elle est prompte et rapide, la Col.·.(2) d'harmonie est complétée, elle donne un vif éclat aux réceptions et aux banquets dont la solennité esr encore accrue par des cantiques composés par les FF.·.(3) ROSSI, BAYEUX et JOUENNE. L'At.·.(4) vote l'impression de ceux de ce dernier en un recueil qui est devenu l'un des plus précieux fleurons de la couronne de Thémis.

Les demandes de secours sont nombreuses et elles sont toujours accueillies, soit qu'il s'agisse des victimes d'un incendie ou d'un naufrage, ou de venir en aide aux Grecs qui combattent pour leur indépendance, et des sommes importantes leurs sont envoyées. La L.·.(5) rentre dans la vie prospère qu'elle a eue en 1808 : Les demandes d'initiation et d'affiliation se succèdent avec rapidité, et en 1826 le F.·. SIMON Vén.·. (6) est chargé par le G.·. O.·.(7) d'installer la L.·. des Trinosophes Neustriens à l'O.·.(8) de Caen et cette fête fut célébrée avec toute la solennité et l'éclat dont doit être entourée la naissance d'une nouvelle branche de la grande famille Maçonn.·.(9)
" Mais peu de temps après 1827, cette L.·. qui était au rite Ecossais ayant postulé auprès du G.·.O.·.(10) pour obtenir des lettres capitulaires, il fut décidé qu'une demande en cumulation de rites serait faite par Thémis, afin que son Chap.·.(11) puisse conférer les hauts grades de l'écossisme, mais celle des Trinosophes ayant été accueillie malgré cette démarche, l'At.·., blessé de ne pas avoir obtenu cette autorisation à l'exclusion des Trinosophes, comme il croyait la mériter par l'ancienneté de ses relations avec le G.·. O.·. chargea son député de retirer la demande sous le prétexte que l'existence de deux R.·.(12) Ecossais devait plutôt être nuisible qu'utile aux intérêts de la Maçonn.·. dans notre vallée.
" Les années qui suivent n'offrent aucun incident remarquable et les Trav.·. Maçonn.·. ainsi que les affaires intérieures occupent seuls les séances qui deviennent de plus en plus rares ; aussi lorsqu'en 1833 survint entre l'At.·. et le G.·. O.·. des difficultés relatives à un règlement de compte, les membres qui restaient en activité jugèrent préférable de se mettre en sommeil vis à vis de l'autorité suprême, et les tenues n'eurent elles plus lieu qu'à des intervalles très irréguliers.
" ... en 1840 les affiliations de plusieurs FF.·. de la Constante-Amitié, qui, frappée aussi par l'indifférence de ses membres, venait à son tour de se déclarer en sommeil, permirent de régulariser les réunions ; peu de temps après lorsque le choléra sévissait dans notre contrée, il fut décidé que les FF.·. se rendraient chez les malades atteints par cette terrible épidémie pour y porter des secours et des consolations. Vous voyez mes FF.·. Thémis a toujours été à son poste lorsqu'il y eut des malheureux à secourir et chacun des fléaux qui sont venus frapper l'humanité depuis qu'elle existe est inscrit sur son livre d'archit.·.(13) par la mention d'un secours à envoyer aux victimes. C'est une noble tâche que ceux qui nous ont précédés pendant cette année ne sont pas oubliés et une cérémonie funèbre est célébrée en leur honneur avec deuil et recueillement (28 janvier 1843)
" Mais quoique l'At.·. ait conservé de son existence en dehors des relations régulières avec le G.·. O.·., il lui en coutaît d'en rester séparé et privé de sa correspondance, aussi en 1842 une demande est elle faite pour que le nom de Saint-Jean de Thémis, qui nous est si cher, figure de nouveau au tableau général des LL.·. régulières : la réponse fut prompte et satisfaisante : alors chacun se mit à l'oeuvre pour donner un nouvel éclat à ses Trav.·. ; les finances furent réorganisées par les soins du F.·. Trésorier, et les procès-verbaux dénotent une grande activité, tant par les réceptions que par les nombreuses affiliations qu'ils mentionnent : puis, pour compléter cet ensemble, un projet de réglement fut mis à l'étude. "
" Le F.·. JOBERT après avoir dirigé avec talent les Trav.·., de Thémis pendant plusieurs années, ayant été nommé Vén.·. d'honneur, fut remplacé par le F.·. MONDEHARE, qui par ses vertus et son dévouement pour la Maçonn.·. a contribué d'une façon si remarquable à la prospérité de l'At.·. ; son entrée en fonction fut signalée par une cérémonie funèbre célébrée pour honorer la mémoire des FF.·. BONAPARTE, JOUENNE, TROCHON, DE BRICQUEVILLE et BRUNO, un grand nombre de FF.·. vinrent par leur présence rendre hommage à ces FF.·.et c'est avec émotion que chacun en venant déposer la branche de cyprès au pied du mausolée éteignit l'étoile brillante, emblème de l'existence de ces FF.·., qui pendant leur vie, avaient éclairé la Maçonn.·. d'un si vif éclat. "
" Mais parmi ces Maç.·. décédés il en était un, enfant de Thémis poète distingué, dont nous répétons dans nos fêtes solsticiales, les strophes si pleines de coeur et de frat.·.(14) ; je veux parler du F.·. JOUENNE, pour celui là mes FF.·. il parut à l'At.·. que les regrets primés dans son temple ne suffisaient pas et un monument funèbre construit aux frais de la L.·. fut élevé à sa mémoire à Etavaux lieu de sa sépulture. Un grand nombre de Maç.·. de la Vallée vinrent se joindre à l'At.·. pour en faire l'inauguration qui eut lieu en 1847 (29 juin) : des discours retraçant les qualités maçonn.·. de ce F.·. regretté furent prononcés sur sa tombe, sur laquelle fut apposée une plaque de bronze avec cette simple inscription :
A F.·. T.·. JOUENNE, mort le 10 Août 1844

Ses FF.·. de Thémis !!

" Et sur l'autre face des vers adressés par lui au G.·. Arch.·. de l'Un.·.(15) que l'on avait choisis dans ses oeuvres poétiques et ainsi conçus ;

" De l'Univers, créateur incréé
Daigne en ce jour recevoir notre hommage
Tu remplis tout de ton immensité
Mais ton vrai temple est dans le coeur du sage. ; "

"Après avoir honoré les morts, l'attention de l'At.·. se reporte sur ceux qui souffrent, et j'arrive à la fondation de notre oeuvre de bienfaisance, cette fille chérie de Thémis, qui depuis sa naissance a toujours été l'objet constant de ses soins.
" L'honneur de cette institution revient au F.·. LEFEVRE aîné, qui en fit la proposition le 30 décembre 1846. L'At.·. ouvrit dans son sein une souscription pour faire face aux premiers frais, et immédiatement on se mit à l'œuvre. D'abord les résultats furent modestes, mais l'accroissement fut rapide, les pauvres avaient faim, il fallait faire vite, et bien.
" Les années se sont succédées et les distributions de vivres ont toujours été faites régulièrement, et pourtant, chacun de nous le sait, il y a eu des époques bien difficiles à traverser, soit par la cherté des subsistances, soit par les crises financières ou politiques ; mais plus les cisconstances étaient maheureuses, plus on sentait que la charité devait se multiplier, et nous sommes arrivés aujourd'hui à distribuer 60 000 rations de soupe réparties entre 500 familles nécessiteuses, pendant les trois mois d'hiver.
" Il faut mes FF.·. , rendre justice au créateur de l'oeuvre ; il a fait une belle et bonne chose ; mais si le nom du FF.·. LEFEVRE mérite d'être vénéré parmi nous, il est devenu impossible de le prononcer sans y joindre celui du F.·. A. BOISSÉE, qui a réussi par son administration intelligente et son dévouement de tous les jours a lui donner la prospérité dans la quelle nous la voyons aujourd'hui.
" Chaque année les souscriptions faites dans la L.·. et parmi les prof.·.(16) jointes au produit des représentations théâtrales données sous le patronnage de Thémis, on fourni un résultat qui assure à l'avance les dépenses que ces distributions entrainent, et l'état des finances ne laisse rien à désirer.
" Les faits que je viens de signaler nous conduisent jusqu'en 1848, époque à laquelle se termine une seconde partie de ce travail, et vous voyez mes FF.·. que nous y avons eu, comme dans la première période de notre histoire, des alternatives de force et de faiblesse, de gloire et de deuil. Il ne faut pas s'en étonner et juger les faits sans en connaître les causes, dont la plupart nous échappe malheureusement, car, dans les Pl.·.(17) que j'ai parcourues, le F.·. Secrét.·.(18) , restant dans la voie qui lui est tracée par les réglements, ne fait que mentionner sans les développer, les résolutions qui ont été prises, et dont quelques unes ont du amener quelques germes de désunion. Mais si désireux de connaître les rapports qui pouvaient exister entre le G.·. O.·. à Paris et la Maçonn.·. en province, on parcourt son histoire, on trouve aux mêmes époques les mêmes crises se produisant dans l'un comme dans l'autre et on acquiert la conviction que la solidarité qui unit tous les membre de la Franc-Maçonn.·. n'est pas un vain mot, et que lorsque la tige souffre les branches se déssècent et les feuilles s'éparpillent au souffle de la brise.

"Mes FF.·.(1), en adoptant les dates indiquées pour séparer en trois phases distinctes l'histoire de Thémis, je n'ai pas eu pour but d'arrêter de façon arbitraire la filiation de nos Trav.·.(2) mais j'ai pensé qu'à ces époques il devait y avoir eu dans l'esprit Maçonn.·.(3) un temps d'arrêt, une halte pendant laquelle les idées nouvelles avaient dû modifier la composition de la L.·.(4) et la lecture des procès verbaux n'a fait que me confirmer dans cette opinion ; mais il m'est facile de vous dire qu'en 1815, l'At.·.(5) profondément ébranlé, comme du reste toute la Maçonn.·. en France, a vu ses col.·.(6) désertées par ses membres, la cause en était due au départ de ceux qui occupaient des fonctions civiles relevant du gouvernement déchu, durent quitter la ville ; quant à ceux qui restaient découragés en voyant le G.·. O.·.(7) entrer dans les errement d'une institution politique par ses protestations de dévouement auprès des pouvoirs qui se succédaient à de si courts intervalles, ils ont pu croire que la Maçonn.·. indépendante et progressive avait cessé d'exister, si je puis, dis-je, vous parler ainsi pour 1815, il m'est bien difficile d'en faire autant pour 1848, et vous comprendrez ma réserve car je suis alors arrivé aux faits contemporains et j'ai à vous entretenir d'une époque qui est presque d'actualité ; aussi me bornerai-je à esquisser les principaux événements de notre histoire pendant ces dernières années

"Les premières planches font supposer une tendance à introduire les discussions politiques au sein de la L.·. ; mais fidèle à son passé, l'At.·. évite ce péril, les idées Maçonn.·. sont seules mises à l'Ordre du jour et étudiées avec soin. Les actes de bienfaisance ne sont pas oubliés et servent de but à ces préoccupations, aussi les FF.·. qui ont travaillé à l'accomplissement de ces Trav.·. humanitaires sont ils récompensés par des médailles qui leurs sont décernées au milieu de fêtes splendides institués à cet effet.
" Je n'entrerai dans aucun détail au sujet de ces fêtes. Elles vont vous être racontées dans leur chronologie par un F.·. de notre At.·. qui a bien voulu se charger de cette tâche, dans un travail accompli par lui avec un talent auquel je me plais à rendre hommage. Vous avez deviné que je veux parler du F.·. ZIENKOWIEZ : A lui mes FF.·. appartiennent les recherches et les faits précis, à moi le résumé court et rapide de notre marche à travers les événements.

"Il y a peu de faits à signaler pendant les années qui suivirent 1848 si ce n'est en 1852 où l'At.·. frappé par un décision du G.·.O.·. cessa de se réunir, et les séances ne furent reprises que six mois après. Il est vrai qu'à cette époque la même mesure fut prise vis à vis de toutes les L.·. françaises dans un but politique que je n'ai pas à développer ici. Thémis se soumit à cet ordre et ce ne fut qu'en mars 1853 que les Trav.·. furent rétablis et que la Maçonn.·. reprit son cours régulier.
"Ce qui s'est passé depuis est connu de nous tous, aussi est à grand pas que je marche et je n'ai qu'à annoncer des faits, soit qu'il s'agisse de mentionner les cantiques Maçonn.·. des FF.·. FILLION et LE BIHAM ou les poésies du regretté F.·. Ch. LEFÈVRE (de Cherbourg), qui après nous avoir donné les prémices d'un talent poétique qui promettait tant pour l'avenir, fut enlevé si jeune à notre affection ; si je passe rapidement sur ce faits il ne doit pas en être de même sur la conduite si digne et si Maçonn.·. de notre F.·. BERJOT, qui comme délégué au Convent de 1861. Il y avait comme vous le savez des questions importantes à débattre et l'At.·. y fut dignemenent représenté. Aussi les félicitations les plus vives furent elles adressées à ce bon F.·. lorsqu'il vint rendre compte de l'attitude qu'il avait prise dans ces Trav.·. , et quelques temps après une Méd.·. commémorative lui fut offerte par la L.·. en récompense de son zèle et son dévouement.
" Du reste Thémis a toujours suivi la même règle d'indépendance, et dans le convent de 1866, où fut discuté le projet de nous réduire au rôle de société de bienfaisance et d'être reconnus à ce titre par le gouvernement, Le F.·. BOISSÉE son délégué se rangea du côté de ceux qui refusèrent d'accepter cette modification à la Contitution, trouvant que la Maçonn.·. avait pour but non seulement la charité, mais qu'elle en avait un autre plus élevé, pour lequel elle devait conserver sa liberté d'action, mise en péril par le projet présenté.
" Mais si notre L.·. était bien représentée au dehors, ses Trav.·. intérieurs étaient eux aussi dirigés avec talent, car les planches de cette époque sont toutes attrayantes et instructives, par les résumés qu'elles donnent des discours qui ont été prononcés par les membres de l'At.·. sur des sujets choisis dans les cérémonies de l'initiation où dans l'histoire de la Maçonn.·. , et quelques uns s'emparant des grandes idées sociales mises à l'ordre du jour par les événements ont, par la façon dont ils ont été développés, prouvé que notre institution ne doit pas rester étrangère à tout ce qui rentre dans la domaine de la philosophie.

"Ces Trav.·. nous conduisent jusqu'en 1868, et Thémis doit inscrire cette année sur son livre d'or avec joie et ave orgueil : avec joie, car il lui a été donné dans la personne de son Vén.·.(8), le F.·. BOISSÉE assisté des FF.·. 1er et 2e Surv.·.(9), l'honneur d'installer à Cherbourg La Fidèle Maçonne, à l'O.·.(10) de cette ville, et c'est un jour glorieux dans nos fastes que celui où notre Vén.·. a, par les coups de maillet symboliques fait cesser le sommeil de cet At.·. ; c'est aussi avec orgueil, car c'est un souvenir bien précieux pour ceux qui ont rempli ces délicates fonctions, de voir que les ouvriers auxquels ils ont remis les outils du travail ont, pour leurs qualités civiles ou Maçonn.·. reconstitué une L.·. dont Thémis peut être fière d'être la soeur aînée et qui a conservé avec elle des relations aussi Frat.·.(11) que sympathiques.

"Mais là ne devaient pas se borner les Trav.·. de cette année laborieuse, et il était réservé à notre At de se produire dans le monde Prof.·.(12) par une idée hardie, et que les plus téméraires n'ont pas abordée sans crainte et sans émotion.
Il s'agit de la loterie créée pour venir en aide à l'oeuvre de bienfaisance ;modeste et timide au débur, elle prit vite son essor, et après avoir place 8 000 billets, il fut décidé que par discrétion, l'émission serait arrêtée à ce chiffre. C'était un beau résultat eu égard surtout au milieu dans lequel nous agissions, et si l'on doit dans ce succès reconnaître que c'est à la considération acquise à Thémis dans notre ville qu'il est dû, il ne faut pas oublier que c'est aussi à l'excellente direction qui fut donnée à cette oeuvre par les FF.·. BOISSEE, DARBOUR, et TETE, et par l'activité qu'ils mirent à surveiller les détails multiples de ce importante opération qu'on en est redevable.

"Je passe rapidement sur les années qui ont suivi cette grande manifestation extérieure et j'arrive à 1870, au moment où ces tristes paroles " la guerre est déclarée " retentirent à nos oreilles et portèrent le trouble et l'alarme dans notre temple. Que fit alors Thémis ? Vous le savez tous mes FF.·. , son rôle était tracé et elle n'a pas failli à son devoir ; elle à répondu à tous les appels qui ont été faits en vue d'améliorer le sort de nos défenseurs, et chacun des événements de cette époque, remplie de deuil et de sang, a été pour l'At.·. un nouveau motif de prouver que si la guerre est un moyen barbare qui devrait être banni des moeurs des nations civilisées, elle devient sainte et doit être la première vertu du citoyen lorsqu'elle s'appelle Résistance à l'envahisseur. Aussi quand, animé par l'espoir d'une lutte encore possiible, l'un de nous, le F.·. BENOIST (Alfred), partait à la tête d'une compagnie franche, la Caennaise, une députation de l'At.·. présidée par le Vén.·. F.·. VAUTIER, lui fit la remise d'une bannièrre ornée des insignes Maçonn.·. . Vous le voyez, mes FF.·., Thémis a toujours porté haut et ferme son étendard, et elle soutient avec honneur son antique réputation, elle a combattu avec prudence et toujours avec courtoisie les préjugés qui entouraient ; c'est par des bienfaits qu'elle a répondu aux calomnies, c'est en marchant en tête de toutes les souscriptions humanitaires qu'elle a tracé sa marche dans ses relations avec le monde prof.·. et lorsqu'au nom de la veuve ses soeurs se sont adressées à elle pour les aider à secourir un Maçon dans la détresse, elle a toujours répondu par l'envoi de son obole, lorsque les demandeurs lui ont paru digne d'inttérêt. Et dernièrement encore, quand le cri : payons la Prusse fut poussé par des coeurs vraiment français, notre L.·. se fit inscrire pour une somme assez importante.
Le cadre qui m'est tracé ne comportant que l'historique de Thémis, je ne dois pas avoir d'autre préoccupatios, mais pourtant je ne puis terminer cette notice sans vous parler de nos FF.·. qui ne sont plus et qui après nous avoir frayé la route ont été rendre compte de leurs Trav.·. au G.·. Arch.·. de l'U.·. (13), en un mot de tous les Maç.·. décédés qui ont appartenu à Thémis ; pour eux je demanderai à notre Vén.·. la triple batterie de deuil, en attendant qu'une cérémonie funèbre puisse être célébrée en leur honneur.

Mes FF.·. ma tâche est terminée et je regrette qu'elle n'ait pas été mieux remplie. Mais je ne croirais pas avoir fait tout mon devoir si je ne rapppelais à votre souvenir les LL.·. créées à Caen et qui sont tombées en sommeil, car si, moins heureuse que Thémis, elles n'ont pu continuer leur route vers le but qui nous était commun, elles n'en n'ont pas moins apporté leur pierre à la construction de notre édifice et de même que le voyageur arrivé à une route frayée et facile ne doit pas oublier ses compagnons de voyage et doit regretter de ne plus les avoir auprès de lui, de même mes FF.·., je dois rappeler à votre souvenir les LL.·. Union et Fraternité, Coeurs sans Fard, Union Rurale, Constante Fabert, Constante Amitié et les Trinosophes Neustriens. Il y a encore parmi nous des FF qui ont appartenu à ces deux dernières, et je suis heureux de pouvoir leur dire que nous n'avons pas oublié ceux qui leur ont donné la lum.·.(14)

Malheureusement, là ne s'arrêtent pas nos regrets : il ya encore d'autres Maçons qui manquent à la Maçonn.·. française, ce sont nos FF.·. de l'Alsace et la Lorraine. La séparation de ces deux provinces de la mère patrie a été l'une de nos grandes épreuves, et si nous nous inclinons devant le fait accompli d'une polpulation française broyée par un gantelet de fer, n'oublions pas que les grands événéments humains ne sont pas dans la main des hommes et qu'ils appartiennent à des lois qui dépassent notre intelligence ... Espérons mes FF.·., oui espérons que ce deuil ne sera pas de longue durée, et qu'il nous sera donné de pouvoir fêter le retour à leur nationalité de nos FF.·. bien aimés.

Bien que les procès verbaux consultés par le F.·. BOUET ne remontent qu'à l'année 1785, il évident que Thémis avait repris on activitédepuis 1783 ; cela résulte d'ailleurs d'un tableau publié à cette époque ainsi que d'une décision du 7 juillet 1783 par laquelle cette Loge s'engageait à payer chaque année, trente francs à titre de don gratuit au G.·.O.·..
En examinant l'inventaire les pièces dèposées aux archives, nous avons constaté une interruption de dix ans, 1773 à 1783, dans les envois faits au G.·.O.·. par la Loge Thémis.

Il convient d'ajouter ceux déjà donnés comme ayant appartenu à cet At.·. les noms des FF.·. DE CALIGNY, ROGIER DE PREMESNIL, LE MAITRE DE MARCILLY, LE SENS DE LION, ex président du parlement de Rouen ; DE BELLEVILE Lieutenant général en l'Amirauté de Bayeux ; LE HARIVEL, chevalier DE SAINTE HONORINE, REVEL DE COTRU, D'AIGREMONT seigneur DES OBEAUX; GUILLOUARD DE GLATIGNY, HUBERT DES COTILS, LE GRAND DE BOISLANDRY, DE BAUDRE DE MARCELLE, DE MALHERBE, REVEL DE SAINT MARC, seigneur de RENEMENIL, YVELIN DU JONQUOI, NOEL DES CLOSETS, RUEL DE LA MOTTE, DE SAINT MARTIN, DE BRAY, DE VICQ, DE GARCELLE, DIEU DE BELLEFONTAINE, DE MAGNEVILLE, DE BONNAIRE, etc. , etc.

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(1767) - Coeurs Sans-Fard et Constante-Amitié.

Orient de Caen

Nous l'avons dit plus haut : ce fut vers 1780 qu'eut lieu la fusion des deux plus anciens AA.·.(1) de l'O.·.(2) de Caen. La Loge qui en fut le produit fut inscrite, pour la première fois, au calendrier de 1781 sous le titre distinctif des Cœurs sans Fard et de la Constante Amitié, en rappelant la date de fondation de la Loge plus ancienne (8 mai 1761).

La nouvelle Loge fut successivement dirigée par les FF.·.(3) REVEL DE BRETTEVILLE procureur du roi an baillage présidial et de police ; LE FEBVRE ingénieur en chef des ponts-et-chaussées ; LE PAULMIER professeur ; SIGNARD D'OUFFIÈRES, banquier ; CHERON écuyer secrétaire du roi, et DE CUSSY ancien directeur de la Monnaie. Si les Vén.·.(4) étaient bien choisis pour donner du prestige à la L.·. (5) dont ils avaient la direction, l'At.·. était, de son côté composé d'ouv.·.(6) recrutés dans les classes les plus élevées de la ville. Tous occupaient dans la vie civile ou militaire, des emplois aussi importants qu'honorables : l'énumération des titres civils serait trop longue à la suite de chaque nom et deviendrait sans profit pour nos lecteurs.

Nous prenons au hasard le tableau de 1784 et nous y rencontrons les noms des FF.·. (3) LE HARIVEL DE GONNEVILLE, DE CUSSY, Chevalier BALIAS DE LAUREDE, BERLHIE DE LERY, RONDEAU DE MONTRAY, BACON DE SAINT MANVIEU,FEROT DE MARAINVILLE, ADAM DE LA POMMERAYE, LOUVEL DE JANVILLE, DE CUSSY, HOUSSET DE CATTEVILLE, HOUSSET DE SAINT EBREMONT, DE VALPRAY, DE SOLEMY, DE COURTISIGNY, DE LUGAGNAC, TANK, ACHAR DU MESNIL AU GRAIN, DE MONTAMY, DE VAUDICHON, DE LILLE, DE LEJAY, DE THIVILLE, LE MERCIER DE CRIMINIL, LE CHEVALIER DE WAILLI, MARIE DES TANNERIES, DE LEVERRIER, DE BREE LE ROY

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(1767) - Constante Fabert.

Orient de Caen


Tous les membres fondateurs de cet A.·.(1) avaient reçu la lum.·.(2) dans la R.·. L.·.(3) Fabert à l'O.·.(4) du Régiment du Roi, qui tenait alors garnison à Caen. A la veille du départ de la L.·.(5) Fabert, les FF.·.(6) de l'O.·. de Caen demandèrent à se constituer en L.·. sous le titre distinctif la Constante Fabert, pour perpétuer le souvenir de cette excellente L.·. dans leur O.·.

La L.·. Fabert , en sa qualité de Loge-mère du nouvel At.·., fut chargée de de son installation ; cette distinction déplut aux LL.·. déjà établies dans l'O.·. de Caen.
La L.·.Les Coeurs sans fard et la Constante Amitié ne répondit point à l'invitation qu'elle avait reçue ; la L.·. Union et Fraternité s'excusa de ne pouvoir prendre part aux travaux ; quant à la L.·. Thémis, on ne sait point ce qu'elle était devenue. Le G.·. O.·.(7) n'en avait plus entendu parler depuis 1773

La Constante Fabert ne comptait que sept membres fondateurs : nous ne lui connaissons que deux Vén.·.(8) , les FF.·. AMIEL, chirurgien major des ville et château de Caen, fondateur et SIGNARD D'OUFFIERES qui n'occupa ce poste que pendant l'année 1784, entre les deux vénéralats du F.·. AMIEL.
Née en 1783, la Constante Fabert ne devait fournir qu'une courte carrière ; elle n'eut pas le temps nécessaire pour prendre rang parmi les Loges importantes de son époque elle n'occupait du reste, que le n° 4 à l'ancienneté dans l'O.·. de Caen ; c'était trop d'At.·. à la fois, si l'on considère le petit nombre de maçons en activité dans cet O.·.. S'il y a danger à grouper un trop grand nombre de Maçons dans un même At.·., il y a imprudence à créer un trop grand nombre d'At.·. dans le même O.·. Ils se neutralisent les uns les autres en divisant outre mesure les forces communes, et il en résulte quelquefois des mésintelligences regrettables et indignes de l'institution maçonnique.

Parmi les Maçons qui ont fait partie de la Constante Fabert, nous signalerons les FF.·. LE CERF DE LA MAIRIE, DIEU DE BELLEFONTAINE, ROUHIERE DE FONTENELLE, MALOUIN DU BREUIL, LE DAULT prieur, consul, etc.

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(1800) - Constante Amitié.

Orient de Caen


Des quatre Loges qui précèdent, il ne restait que Thémis en activité en 1800 ; les membres des trois autres AA.·.(1) avaient pour la plupart, payé de, leur vie la révolution qui s'était opérée au nom des grands principes contenus dans les enseignement maçonniques et résumés dans la devise : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
Il restait cependant encore quelques débris épars des anciennes Loges : Le F.·.(2) AMIEL ex-Vén.·.(3) de la R.·. L.·.(4) la Constante Fabert, les réunit et projeta la création d'un nouvel At.·.sous le titre distinctif la Constante Amitié. Le tableau comprenant 14 fondateurs fut accueilli avec fav.·.(5) par le G.·. O.·.(6) qui constitua ce nouvel At.·. pour prendre rang du 15 juillet 1800.

La nouvelle Loge prospéra très rapidement ; en 1807 elle était composée de 80 membres dont 35 officiers. Il y avait aussi, comme partout un certain nombre de fonctionnaires de l'Empire.
Mais cette prospérité n'était due qu'à la protection visible du pouvoir ; celui ci tombé, l'effet ne pouvait survivre à la cause. Les FF.·. partisans du régime impérial et qui n'avaient d'autre but en entrant dans l'ordre que d'étendre leur influence ou d'augmenter leurs chances d'avançement, disparurent à la Restauration et furent suivis dans leur retraite par un certain nombre de maçons peureux qui se promettaient bien, eux, de revenir plus tard si cela ne présentait aucun danger. La Loge resta déserte : 8 membres seulement se disputèrent l'honneur de la maintenir en activité.

Le calme s'étant rétabli dans la Maç.·.(7) française, on vit bientôt revenir les maçons timides : dès 1817, la Constante Amitié comptait 35 membres; Depuis cette époque jusqu'à 1830, elle s'est tenue dans de bonnes conditions d'existence et a compté parmi ses membres des FF.·. dont la position sociale était de nature à donner au mode prof.·.(8) une haute idée de l'institution maç.·.

Les relations de la Constante-amitié étaient fort étendues : elle était affiliée à vingt et une Loges dont deux en pays étranger.
Elle eut successivement pour Vén.·. les FF.·. AMIEL, fondateur ; EVRARD, sous-inspecteur aux revues ; SABONARDIERE, ministre du culte protestant ; DE GUERNON-RANVILLE, avocat LECOMTE-BRETON, propriétaire ; HUARD propriétaire ; et BELLAMY, négociant.
C'est sous le Vén.·. de ce dernier qu'elle régularisa son som.·.(9) en 1831.

Parmi ceux qui ont fait partie de cet At.·. (5) nous remarquons les FF.·. DE GARCELLE, BROHIER DE LITTINIERES, LE BOUCHER D'EMIEVILLE, DE GRIMOUVILLE, AUVRAY DE COURSANNE, DIEU DE BELLEFONTAINE, DE BILLEHEUST D'ARGENTON, Général PISCATORY DE VAUFRELAN, LE BOURGUIGNON DE BLAMMOND, DE HAINAULT, DE CANTELOUP, HELVE DE COMBRAY, DE GOURNAY, LE BOUCHER D'HEROUVILLE, Colonel CAVAIGNAC, COUILLARD D'HAUTMESNIL, RUEL DE LA MOTTE, etc.

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(1825) - Trinosophes Neustriens.

Orient de Caen

La courte existence de cet At.·.(1) se divise en deux périodes distinctes : la première, que l'on peut appeler la période de fondation, a lieu du 15 mars 1825 à l'année 1832, époque de la première mise en som.·.(2)
Cette période est nulle : la Loge naissante était à peine organisée lorsqu'eût lieu son premier som.·. que rien n'explique.
Cette inaction dura 17 ans. La Loge se réorganisa et reprit sesTrav.·.(3) en 1849 avec 18 membres seulement ; la prospérité fut telle qu'un an après l'At.·. comptait 67 membres dont 50 résidents à Caen.

La Loge ainsi composée donnait les plus belles espérances lorsqu'un événement doublement regrettable vint jeter la consternation dans son temple : une dénonciation infâme était portée contre elle par un malheureux nommé DUPONT-LONGRAIS qui bien que maçon s'était vu refuser l'entrée des TT.·. maç.·. (4) en raison de son inconduite notoire. Pour se venger, DUPONT-LONGRAIS accusait les Trinosophes Neustriens de se mêler à la politique.
Une enquête fut ordonnée ; elle eût pour résultat la justification la plus éclatante de la L.·.(5) incriminée et tourna à la confusion de l'auteur de la dénonciation. DUPONT-LONGRAIS était le fils du président de la Cour d'Appel : ses débordements faisaient le désespoir de son père qui avait du le faire interdire à la suite de dérangements occasionnés par l'abus des boissons alcooliques.

Remise de cette épreuve la Loge des Trinosophes Neustriens marchait d'un pas ferme et confiant ; mais elle fut promptement arrêtée dans son élan par la suspension générale des séances maçonniques, décrétées à la suite du 2 décembre 1851.
Cette suspension ayant été de courte durée, la Loge allait reprendre la gourde et le bâton de voyage, quand elle apprit la révocation du T.·. R.·. F.·. (6) HUBERT alors chef du Secrétariat général. Profondément affligée de cette mesure inexplicable, elle fit écrire, par son Vén.·. (7) le F.·.(8) JOBERT, au G.·. O.·.(9) pour le prévenir qu'il pouvait la considérer comme étant en Som.·. définitif.

Les Trinosophes Neustriens ont tenu parole : fidèles dans leur dévouement à la personne du F.·. HUBERT, ils n'ont pas repris leurs Trav.·. Nous sommes en mesure de leur affirmer que s'ils avaient consulté notre excellent F.·. HUBERT, il les aurait engagés bien sincèrement à oublier le fait dont il était la première victime, et à persévérer dans la vie maçonnique comme il l'a fait lui même, avec un zèle et un dévouement qui font sa gloire et celle de la maçonnerie entière.
Nous savons qu'il existe encore à l'O.·.(10) de Caen quelques Trinosophes, et nous n'hésitons pas à leur faire appel pour reprendre les Trav.·. interrompus par le double Coup d'Etat profane et maçonnique.

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(1872)(*) - Saint-Jean de la Réunion des Arts.

Orient de Caen

        
Bien que cette Loge figure au calendrier maç.·. du G.·. O.·.  jusqu'en 1813 comme étant en som.·., il est impossible d'affirmer son existence légale. Aucun dossier la concernant n'étant parvenu aux archives de l'ordre, il y a lieu de croire qu'elle n'a jamais été régulièrement installée.

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(1774) - L'Ardente Maçonne.

Orient de Caen

        
Loge provisoire fondée en 1774. Elle adressa sa demande en constitution régulière la même année au G.·.O.·. de F.·. qui n'y donna pas suite, puisqu'il n'en fait pas mention parmi les LL.·. rég.·. inscrites à l'Etat du G.·.O.·. les années suivantes.
Il y a lieu de croire que l'existence des trois LL.·. en activité, à cette date dans l'O.·. de Caen ne fut pas étrangère au rejet, si rejet il y a eu, de la demande formulée par l'Ardente maçonne.

Quoiqu'il en soit, il est certain qu'elle n'a jamais été installée. Il y avait déjà du reste, une Loge en instance dans le même Orient qui éprouvait un refus par suite de l'opposition des anciennes Loges. (Voir l'article qui suit.)

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(1773) - Vraie Union & Parfaite Amitié.

Orient de Caen

        
La première réunion de cette Loge eut lieu en 1773 et il y fut arrêté qu'une demande en constitution régulière serait immédiatement adressée au G.·.O .·. , conformément aux statuts de l'ordre. La demande eut lieu, mais l'opposition énergique des Loges Les Cœurs sans fard et Union et Fraternité eut pour résultat d'en arrêter l'effet. Parmi les impétrants nous remarquons les FF.·. LE CLOUTIER DE TRACY, DE BEAUREPAIRE et GOHIER DE JUMILLY.

L'instance de cette Loge continua avec persévérance pendant huit années sans pouvoir faire taire l'opposition des deux Loges précitées. Le tableau comprenait 19 membres parmi lesquels les FF.·. Pierre LEMOINE, prêtre curé de Saint-Aignan, et Pierre MARIETTE, prêtre et curé de Bourguébus.

De guerre lasse, la Loge Vraie Union et Amitié parfaite rentra dans le néant en 1781 après une lutte acharnée et un échec que l'on est tenté de regretter en présence de la persévérance sans exemple dont elle a fait preuve.

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(1763) - La Constance.

Orient de Bayeux

        
Qui croirait aujourd'hui que la bonne ville de Bayeux fut, jadis accessible à la Maçonnerie ? Pour qui connaît l'esprit rétrograde de cette ville épiscopale, c'est tout simplement renversant ! Et pourtant cela est. Cinq Loges différentes figurent à l'avoir de cette ville.

La plus ancienne loge fut constituée le 28 septembre 1763, sous le titre distinctif de la Constance. Elle se plaça sous la bannière du G.·.O.·. et y prit rang le 25 mai 1774. Elle avait alors pour Vén.·. le F.·. LÉONARD DE RAMPAN chevau-léger de la garde du Roy et ancien major au Régiment de Picardie.
      La Constance avait demandé à être installée par la R.·. Loge Saint-Philippe de la Concorde de l'O.·. de Lisieux ; mais cette Loge n'étant point encore en instance de reconstitution près du G.·.O.·. ne pouvait être dé signée par lui. Il fut alors décidé que les 3 AA.·. de l'O.·. de Caen procéderaient de concert à cette cérémonie.
      Dès son origine, la Constance reçut dans son sein tous les personnages marquants du pays et devint un cercle exclusivement aristocratique. Son esprit d'intolérance à l'égard des Loges plus bourgeoises qui essayèrernt de se fonder à Bayeux tient évidemment à la présence sur ses Col.·. de grands seigneurs qui ne pouvaient encore se résoudre à fraterniser avec les commerçants et les industriels de la ville. Nous verrons plus loin jusqu'où peut entrainer cet esprit, même en maçonnerie.

La plus grande partie du temps était employée à protester près du G.·. O.·. contre toute Loge dans 1'O.·. Une sorte de coalition se forma, sur l'initiative de la Constance contre toute tentative de ce genre. Les quatre Loges de Caen et celles d'Alençon entrèrent dans cette coalition contre laquelle le G.·. O.·. fut obligé de lutter lui-même.

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